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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/696

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    1. PUSÉYISME##


PUSÉYISME. l.i l fES D0CTR1 N A.LES

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négligence des clergymen qui omettaient la récitation du symbole. M. us. Jusqu’en 1870, tout n passa dans des controverses. C’est alors que la question fut posée à la commission royale d’enquête sur les rubriques. Grâce a Wilberforce, la rubrique du Prayer book Imposant la récitation du Quicumque fut maintenue par trente-sept voix contre ih sept ; l’ait se trouvait « l.nis la minorité. Pour obtenir ce vote, Wilberforce avait dû ajouter une rubrique, expliquant que les i laiiM"< damnatoires devaient être regardées comme un solenne] avertissement I ceux qui niaient volontairement la f"i catholique.

tait une défaite pour le Broad Church. Il revint à la charge, conduit par Stanlej. Le sj mbole est stigmatisé comme la production barbare d’un époque barbare . ne présentant plus a l’esprit aucune idée Intelligible ; le dogme est rejeté comme Inutile au salut. Le Loir church, avec lord Shaftesbury, est moins antldog DUltique, mais demande que la récitation du symbole devienne facultative.

A l’opposé se trouvent Pusey et les liujhchurchmcu : ils taxent d’hercsic les bruadehurchmen qui proclament qu’il est indifférent de croire une chose ou l’autre. Us montrent le danger d’abandonner le Quicumqut.après ce symbole, on rejettera celui des apôtres et celui de N’icce. Un tel abandon de la foi catholique par l’Eglise anglicane accentuera le mouvement de sécession vers Home. Abordant le fonds « le la question, ils montrent que les clauses damnatoires étaient conformes aux paroles mêmes de Nôtre-Seigneur. Il était d’ailleurs évident que ces clauses ne pouvaient pas condamner < ceux que l’ignorance involontaire ou un invincible préjugé empêchaient de croire. La controverse se poursuivit durant trois ans. I.a question fut étudiée et discutée dans les deux chambres dis Convocations. I.a division des évêques J apparut plus évidente que jamais : les uns se prononcent pour la suppression radicale du symbole, d’autres croient faire une concession suffisante au High Church en imposant la récitation du Quicumque un jour par an ou en la laissant facultative ; d’autres enfin proposent de faire une nouvelle traduction contenant une explication des clauses damnatoires.

Il appar.ii--.ait de plus en plus évident que le Quicumque et. avec lui. la foi de l’Église anglicane étaient en (lancer. C’est alors que l’usey et Liddon déclarèrent que, si le symbole d’Athanase était on retiré ou altéré, ils se verraient contraints de quittertout ministère dans l’Église établie et de renoncer à leurs prébendes. Quant à ce qu’ils feraient après cette sécession, ils ne le précisaient pas. En tout cas. l’idée de devenir catholique romain n’effleura même pas l’usey. l’eut-être se serait-il rallié aux vieux-catholiques, ou aurait-il fondé une Église indépendante ? De toute façon, il lui aurait été impossible de continuer a servir l’Église anglicane dont la foi aurait été ainsi ébranlée. Cf. Liddon, Li/c o] l’usey, t. iv, p. 233-2 IX. Cette menace eut un double effet : elle rendit courage aux défenseurs du s mbole et calma la violence des attaques de ses adversaires, que la perspective de la sécession de l’usey, qui serait suivie de beaucoup d’autres, épouvanta.

T. lit. qui, en 1870, avait fait opposition a la note explicative de Wilberforce. comprit qu’il était opportun de s’y rallier pour éviter un plus grand mal. Les évêques examinèrent alors plusieurs explications. l’uurveilla attentivement la rédaction de la note. allant jusqu’à prendre conseil de Newman, pour s’assurer que l’interprétation proposée serait admise par l’Église romaine. Bref. s « , us forme de déclaration synodale, les évêques déclarèrent, en mai ixT.’i. a j que le symbole communément appelé de saint Athanase ne fait aucune addition a la foi telle qu’elle est contenue dans la sainte Ecriture, mais met en carde contre les

DICT. DB Tlll’» !.. câ I IlOL.

erreurs qui se sont élevées dans l’Église du Christ,

h i que, comme la sainte Écriture…, l’Église, dans cette

Confession, déclare la nécessité pour CeUX qui veulent

être dans l’étal de salut de garder fermement la fol chrétienne et le grand péril « le rejeter cette fol. Aussi les avertissements « le cette confession « ! < fol ne doivent ils pas être compris autrement que les avertissements semblables qui sont dans la sainte Écriture… D’ailleurs, l’Église ne prononce par là aucun jugement sur telle ou telle personne, en particulier, Dieu étant seul le juge de tous. Cf. Thureau-Dangin, op. cit., t. iii, p, 398 399.

Le symbole Quieumqiu était sauvé, pour un temps au moins, i.a controverse continua. Lors de la révision

du Prayer book, en 1927 (cf. infra), des mesures plus graves furent proposées : la récitation en devient facultative ; si on le récite, on pourra en retrancher les f 2 et 10, qui contiennent la i lugubre pensée » de la damnation des incrédules. L’échec de la revision laissa les choses dans l’état où elles étaient ; mais le fait que les Convocations avaient accepté de porter atteinte au symbole montre bien que l’Église établie ne partageait pas encore dans son ensemble les idées du High Church.

5. Résistance au i Broad Church ». — La conversion de Newman avait considérablement diminué l’in-Quence des tractariens à oxford, au profit « lu libéralisme que Newman avait entendu combattre. Bientôt ce libéralisme, plus exactement le latitudinarisme antidogmatique, devient sinon prépondérant, du moins très important à l’université, au point d’être bientôt désigne (le nom est courant à partir de 1853) sous le vocable de Broad Church, par opposition à High Church et à I.ou< Church,

Le Broad Church n’indique pas un parti nettement délimité, mais une tendance, caractérisée par la inéliancc de toute institution autoritaire, de toute doctrine trop positive. Son idéal est une « Église à ce point i compréhensive que des hommes différant sur les points les plus gravés de la théologie puissent s’y trouver réunis. Thureau-Dancin, op. cit., t. a, p. 393. Lorsque la critique allemande pénétrera en Angleterre, vers 1850, le llroad Church se montrera indulgent à tous les doutes qu’elle soulèvera. Cela devait poser un grave problème pour les protestants anglais, pour qui rien n’était plus sacré que la Bible, seule règle de foi. l’usey se fera l’écho de l’inquiétude générale en disant qu’ébranler la Bible c’est ébranler le catholicisme. Liddon, Li/e oj Pusey, t. iv, p. 230.

Deux hommes sont caractéristiques de cette tendance à cette époque : Stanley et Jowett. Le premier, lutor à University collège, se fait connaître par sa vie d’Arnold, en 1844. Les serinons qu’il donne en 18161X17 sur l’âge apostolique sont considérés comme le premier manifeste du Broad Church. Dans son enseignement, à partir de 1856, comme regius professor d’histoire ecclésiastique à l’université « l’Oxford, il manifeste la plus grande Indifférence pour le dogme : le Christ n’a pas proposé un enseignement dogmatique,

mais présenté un idéal moral. Il fait de Jésus une réalité que l’on doit s’efforcer d’imiter, sans vouloir se déclarer sur sa divinité. Jowett, nommé Infor en 1842, écarté de la place de maître de Balliol qu’il sollicitait en lX.’i 1. ne retenait plus rien des vérités chrétiennes. Dans ses commentaires sur les épîtres de saint Paul aux Thessaloniciens, aux Calâtes et aux Romains, il se faisait le fidèle écho de la critique allemande.

lai dehors d’Oxford, le Broad Church avait ses repré sentants : Denison Maurice, a Londres, qui ne veut inquiéter personne pour ses doctrines : Antonv I fort, a Cambridge, qui voudrait un Credo suffisamment larc<pour être accepté par « les personnes d’opinions contraires ; William Robertson, « pie gêne toute formule dogmatique.

T.

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