Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/168

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Le 26 novembre 1527, ils se saisirent de dix-sept Genevois et les pendirent sans miséricorde près du pont de l’Arve. Leurs repaires autour de la ville étaient les châteaux de Gaillard, de Jussy appartenant à l’évêque, de Montoux et de Peney au-dessus du Rhône, dans lequel se retirèrent des Mammelus. Ceux-ci se livraient au brigandage à main armée sous la protection du duc de Savoie, et attaquaient sans cesse leurs compatriotes qui les avaient chassés de la ville comme vendus à ce dernier, traîtres à la patrie, et qui avaient confisqué leurs biens. L’évêque fugitif de Genève habitait tantôt Gex, tantôt Arbois, — dont il aimait beaucoup le vin.

La ville implora tour-à-tour l’assistance des cantons de Berne et de Fribourg et du roi de France. Berne voulait la soutenir mais ne pas se brouiller avec le duc ; Fribourg lui offrait son appui, mais à la condition de repousser la Réformation qui gagnait tous les jours des consciences ; le roi de France tergiversait, et Charles-Quint eût aidé le duc à mettre Genève à la raison sans les embarras qui l’occupaient ailleurs.

Les cantons essayèrent de se rendre médiateurs entre le duc de Savoie et la ville ; il y eut dans ce but à Thonon des conférences qui n’aboutirent à rien ; bref, Berne, Fribourg et Soleure firent marcher en 1530 dix ou douze mille de leurs soldats pour délivrer la ville de l’armée ducale qui la cernait et des gentilshommes de la