Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/176

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

je me renversais sur le dos, je me laissais entraîner puis revenais en arrière par le mouvement de mes bras pour me laisser entraîner encore. Cet exercice dura au moins vingt minutes et je sortis à regret de ma baignoire de granit, abritée du soleil ardent par une voûte impénétrable de feuillage.

Si Dieu me prête vie et me permet de revoir la Suisse un des prochains étés, je me baignerai de nouveau dans ma piscine de la Promenthouse.

En approchant de Nyon on découvre à gauche, sur la hauteur, le château de Prangins, qui n’a de remarquable que sa position et sa grandeur, son vaste parc est traversé par la grande route ; cette construction ne date que du siècle dernier, un banquier nommé Guiger, qui s’était enrichi en France au temps du fameux système de Law, le fit élever sur les ruines de l’ancien manoir. Parmi les possesseurs de la baronnie de Prangins, on cite, au xviie siècle, Émilie de Nassau, veuve du prince Emmanuel de Portugal[1] ; et, de nos jours, le comte de Survilliers (Joseph Bonaparte) ; je t’ai dit dans une de mes précédentes lettres que Voltaire fit un séjour dans cette résidence princière, possédée actuellement par une dame française, la comtesse de Chavagnac.

  1. Elle s’y retira avec sa fille lorsque les Espagnols se furent emparés de son pays. Le tombeau de cette princesse se trouve dans une chapelle latérale de la cathédrale de Genève.