Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/18

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lit de roches verdâtres ; — près de là l’infortunée et terrible reine Brunehault ayant été vaincue fut attachée à la queue d’un cheval fougueux ; — à La Sarra, ancienne baronnie, berceau d’une famille puissante, — la route est frayée entre le château vêtu de lierre, et un banc de grès jaune que l’on exploite ; — à Pompales où j’ai remarqué les abondantes eaux de la Venoge et un vaste moulin ; à Cossonay, bourg de bon air, dominé par un clocher recouvert de zinc qui brille au soleil comme s’il était d’argent ; à Mex où j’ai aperçu une habitation jadis seigneuriale, sans doute, flanquée de deux tours carrées, inégales, avec une galerie en arceaux de pierres soutenus par des piliers au rez-de-chaussée, et d’autres galeries à balustres à chaque étage, le tout abrité par un toit saillant. C’est à mon sens une des constructions les plus curieuses de la contrée.

En sortant du petit vallon romantique de Crissier et en descendant par une route charmante dans celui de Prilly, presque aux portes de Lausanne, le lac Léman, que je n’avais pas vu depuis quatre ans, s’est montré tout à coup à mes regards ravis ; il est aujourd’hui d’un bleu pâle, et les montagnes de la Savoie y projettent de sombres reflets.

Je viens de te parler, mon ami, d’Orbe et de l’Orbe, cela me fait songer à une chose particulière à ce pays ; beaucoup de petites rivières ou gros torrents ont emprunté leur nom aux endroits qu’ils traversent : à Vevey,