Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/189

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combattaient avec courage ; l’une d’elles, entourée de ses trois fils et de son mari, extermina avec une épée à deux mains autant d’ennemis qu’il s’en présenta. Bref, les Savoyards furent mis en complète déroute et s’enfuirent laissant sur le champ de bataille deux cents morts, parmi lesquels on remarqua des prêtres, des gentilshommes et les perfides conducteurs.

Après cette victoire si inespérée, les Suisses se jettèrent à genoux, remercièrent Dieu de sa protection signalée et se remirent en marche vers la ville évangélique malgré leur épuisement causé par la fatigue et surtout par la faim.


Le seigneur de Lullin, gouverneur de Vaud, et des envoyés de Berne, qui espéraient arranger les choses à l’amiable, firent rétrograder les Suisses, au devant desquels les Genevois s’étaient avancés jusqu’à Coppet.


Je crois avoir trouvé le lieu où fut livré le combat que je viens de raconter, car les habitants du village de Gingins à qui je me suis adressé n’ont pas pu me l’indiquer.

On lit dans le Chroniqueur, excellent recueil historique de documents relatifs à la Réformation (1535 et 1536), un chant du soldat bernois au retour du combat de Nyon ou de Gingins ; il est traduit de l’alle-