Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/275

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— Oui, vous avez la chose, on ne saurait le nier, mais il vous manque encore ce que nous avons de plus que vous...

— Quoi donc ! monsieur ? demandai-je.

— Le nom de la chose, répondit-il.




L’esprit helvétique passe, avec raison, pour moins brillant, moins spontané que le nôtre ; mais Temple Stanyan, en sa qualité d’Anglais, — ce qui signifie détracteur de la France, — n’est pas de cet avis :

« ... Quoi qu’il en soit, dit-il, la prévention est si forte contre les Suisses à ce sujet qu’il serait aussi difficile qu’inutile de l’ôter. Et quelques Suisses même, particulièrement ceux de Neufchâtel et de Genève, dont la langue maternelle est la française, ont la faiblesse de donner dans ce préjugé jusqu’à se croire véritablement malheureux d’être Suisses et à ne pas se soucier de passer pour tels, hormis dans le cas de besoin, c’est-à-dire lorsqu’ils ont à faire de la protection des cantons. »

Cette observation est juste, je l’ai faite moi-même plusieurs fois ici dans mes précédents voyages.

On ne plaît guère au Genevois en l’appelant Suisse, on lui déplaît en le comparant au Français ; il diffère des uns et des autres sous quelques rapports.