Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/300

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efficacité pour le salut, puisque le partage des âmes est irrévocablement arrêté d’avance.

Je crois comme Calvin que nos mérites les plus grands sont de peu de prix aux yeux de Dieu, que le salut dépend surtout de sa grâce. — C’est là le principe vraiment chrétien.

Dieu a choisi pour son peuple le peuple juif, qui ne valait certes pas mieux que tout autre ; il suffit pour s’en convaincre de lire la Bible ou recueil de chroniques de la nation israélite.

Ne cherchons pas à nous rendre compte de cette prédilection.

Calvin conclut de ce que Dieu a préféré les Hébreux sans un motif que nous puissions apprécier qu’il a, de même, désigné ses élus et les réprouvés par des considérations au-dessus de la portée de notre misérable intelligence.

Telle est la base, — si je ne me trompe pas, — de son système de la prédestination des êtres.

Abîmes ! ténèbres !

Maintenant des anti-trinitaires vivent fort paisiblement à Genève sans crainte de la hart ou du fagot.

Personne, grâce au ciel, ne songe à les rôtir à petit feu, à les pendre haut et court.