Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/322

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sur sept ou huit grandes provinces, ayant un riche trésor, alliés à plusieurs grandes maisons royales de l’Europe, pouvant lever de nombreuses troupes d’infanterie et de cavalerie, pouvant assiéger la ville par terre et par eau, elle les bat plusieurs fois, elle déjoue leurs ruses, leurs intrigues, leurs artifices, leurs machinations, elle évite leurs embûches, elle résiste valeureusement à maintes agressions, à maints assauts, elle triomphe des attaques traîtreuses comme de celles qui sont faites ouvertement.

Quelques syndics, quelques bourgeois, quelques marchands disposant d’insuffisantes ressources, gênés dans leur action par le contrôle populaire, tiennent en échec une puissance et empêchent par l’union, la prudence, la vigilance et le dévouement, la réalisation de ses iniques et obstinés desseins.

Spectacle unique dans l’histoire des peuples, merveilleux, vraiment digne d’admiration !

La plus célèbre entreprise tentée contre Genève est celle de Charles-Emmanuel Ier , duc de Savoie, en 1602, Henri IV régnant sur la France, François de Sales habitant Annecy, où il portait le titre d’évêque de Genève in partibus... hæreticorum, et Théodore de Bèze, âgé alors de quatre-vingt-quatre ans, gouvernant l’église genevoise. — Elle est connue sous le nom de l’Escalade.

La relation authentique de cet événement extraordinaire, si malencontreux pour la Savoie, si heureux dans