Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/329

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C’était souiller la victoire.

Telle fut l’issue de la dernière entreprise de la Savoie contre Genève, qui institua une fête commémorative annuelle en l’honneur de cette nuit de combats.

On conserve dans le musée de la ville la lanterne du soldat qui fit une ronde et découvrit le premier les escaladeurs, et des échelles de ceux-ci ; elles sont peintes en noir (précaution dont le but se comprend sans peine) et faites de plusieurs pièces s’adaptant très bien, de sorte que l’on pouvait les allonger et les raccourcir à volonté ; le bas est garni de pointes de fer au moyen desquelles on les planta dans le sol, et le haut de poulies couvertes de draps qui servirent à les dresser.


J’ai dirigé mes pas aventureux vers le riche village de Lancy, qui occupe une éminence touffue au-dessus d’une petite rivière, affluent de l’Arve ou du Rhône.

Le hasard m’a conduit ici et je lui en sais gré.

Je reviens à la ville que je quitterai décidément demain à l’aube pour visiter toute la rive gauche du Léman qui appartient en grande partie, comme tu le sais, aux États Sardes, et revenir par ce chemin à Lausanne, commencement et fin de mes courses pédestres.

Voilà de bien longues lettres, cher Émile, je crains que tu ne les trouves trop remplies ; mais n’est-ce pas une insigne noirceur que d’envoyer du papier blanc à un ami ?...