Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/390

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du comte de Sales, gentilhomme savoyard de très bonne race ; l’autre était Louis de Sales, son cousin, tous deux prêtres par vocation ; le premier, au grand regret de ses parents.

Le baron reçut avec joie les voyageurs, lorsqu’il eut pris connaissance des lettres dont j’ai parlé ; l’une émanait du duc de Savoie, l’autre de l’évêque d’Annecy, dit de Genève, et la troisième du comte de Sales.

Comme il s’agissait de la conversion du Chablais, définitivement laissé à ses anciens maîtres par les Genevois et les Bernois, le duc ordonnait au gouverneur de la province de prêter aide et assistance aux missionnaires de bonne volonté qu’il lui envoyait. L’évêque le priait de les protéger ; quant au comte de Sales, il suppliait le baron, son ancien ami, d’empêcher que son fils et son neveu ne s’exposassent à de trop grands dangers par excès de zèle.

Le gouverneur, catholique de cœur et d’âme, n’avait pas besoin de ces missives écrites chacune dans un style différent pour protéger une entreprise qu’il avait appelée de tous ses vœux ; il fit le meilleur accueil aux deux prêtres, les invita à souper et leur donna des appartements dans la forteresse.

Le lendemain matin la messe fut célébrée dans la chapelle, — ce qui n’avait pas eu lieu depuis fort longtemps, — puis le baron fit visiter à ses hôtes le vaste