Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/413

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Bresse, le Bugey, le Val-Romey, les Dombes, les Pays-de-Vaud et de Gex, le Piémont, une partie du Valais et quelques communes comprises aujourd’hui dans le canton de Fribourg étaient sous son obéissance. Dix ans après il accrut ses possessions aux dépens de son beau-frère, le marquis de Montferra. Ses États furent érigés en duché par l’empereur Sigismond.

Jusqu’ici la fortune lui avait été pleinement favorable, tout lui souriait, ses peuples vivaient heureux au milieu d’autres peuples affligés de la guerre et de la disette ; il fondait des couvents, réalisait par son habileté des conquêtes pacifiques et songeait à promulguer d’équitables lois... l’heure des peines et des revers allait sonner.

La duchesse, qu’il aimait tendrement, meurt de la peste à Turin en 1428 ; deux ans après, l’alliance qu’il avait contractée avec Louis de Châlons, prince d’Orange, en vue de conquérir et de dépecer le Dauphiné, — éternel objet de convoitise pour la maison de Savoie, — aboutit à la bataille d’Anton où l’armée française, sous les ordres du sire de Gaucourt, remporte une éclatante victoire ; enfin un gentilhomme de Bugey, nommé Galois de Sure, à qui il croyait n’avoir jamais nui en aucune manière, et qui avait projeté de l’assassiner, alors que sans nulle défiance, sans garde, sans précautions, il était à Pierre-Châtel (dessein abominable que d’imprévues circonstances firent avorter), médite contre sa