Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/493

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vais grenier ; elle est au premier étage : c’est là, dit-on, qu’avait lieu le dénoûment de ses intrigues amoureuses (!!!)[1], si ce que l’on rapporte sur ces galanteries n’est point une invention de la critique des méchants. Un trou percé dans le mur me fut sérieusement indiqué comme l’endroit par lequel se glissaient ses adorateurs : on le pense, je ne pus que sourire en entendant faire d’aussi pitoyables contes. Une autre chambre et un corridor sont encore tapissés d’anciennes peintures à fresque qui existaient sans doute du temps de Mme de Warens. On me montra de vieux meubles, que l’on suppose avoir été à son usage, puisqu’ils datent de près d’un siècle avant sa naissance : un mauvais fauteuil de bois ayant le millésime gravé de 1621 ; deux grands poëles de faïence, d’une forme antique mais élégante[2], et dont l’un porte la date de 1603 : tels sont les objets conservés dans la maison de Mme de Warens, et qui appartenaient à la famille de la Tour, d’où est sortie cette dame. »

Vient, un peu plus loin, le récit complaisamment rapporté de la conversion de Mme de Warens, qui étant allée à Évian voir la cour de Sardaigne se laissa prendre

  1. Les points d’exclamation sont de moi : il y a lieu de s’exclamer trois fois en lisant de pareils détails dans un livre fait ad maj. Dei glor.
  2. Ce mais est fort joli... comme si ce qui est antique, en fait de meubles, devait nécessairement manquer d’élégance, — le reproche s’appliquerait bien mieux aux meubles modernes qui n’ont aucun style, aucun caractère.