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CYBÈLE

un refuge tranquille où il pût se retirer et se retremper tout à son gré dans ses souvenirs.

En rentrant, il remarqua, non sans reconnaissance, que l’on s’était préoccupé de son bien-être et qu’en son absence une main amie avait ajouté à ce qui composait déjà l’ameublement du confortable logis, maint objet nouveau, et notamment une petite bibliothèque dont les rayons contenaient exclusivement de rares et précieux exemplaires de livres anciens ou de rééditions classiques d’œuvres choisies remontant à cette antiquité cybéléenne dont Marius se trouvait être le contemporain terrestre et dont il parlait les langues. Il était visible que Namo avait passé par là et pris sa bonne part des soins d’installation pour son ami, en même temps que la brave Mirta pourvoyait à tous les petits détails d’un ménage de garçon. Un excellent lit tout préparé attendait et il n’attendit pas longtemps. Marius s’abandonna sans plus tarder à un repos complet et parfait comme il n’en avait pas goûté à partir de la fatale nuit qui avait coupé son existence en deux parties si dissemblables et si irrévocablement disjointes. Nous ne savons si des rêves agréables vinrent lui apporter dans son sommeil le soulagement de quelque douce illusion, mais ce que nous pouvons dire, c’est que dans la situation si extraordinairement anormale qui était