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CYBÈLE

avec enthousiasme, bien qu’en provincial un peu prévenu peut-être, était bien oublié des générations actuelles. Les splendeurs de Marseille l’avaient plus tard un peu effacé dans l’histoire, et Marseille elle-même avait fait son temps.

Une indéracinable tradition cependant attachait à ce nom de Paris, comme une auréole de gloire sans pareille et d’héroïque vertu. N’avait-il pas été le berceau vénérable de cette révolution qui, rompant avec les âges d’arbitraire et de violence sans frein, avait conçu, proclamé et fait triompher dans le monde entier ces nouvelles tables de la loi qui s’appelèrent les Droits de l′homme ? Les souillures du temps, accompagnement inévitable de toute œuvre humaine, étaient depuis longtemps effacées, lavées par le long martyrologe des apôtres du droit humain. De cette époque de rénovation n’avait-on pas fait le point de départ d’une ère qui comptait dans les fastes de l’humanité progressante ? Le premier siècle de cette ère glorieuse entre toutes, avait été comme la préface abrégée du progrès à venir qui devait traverser bien des obstacles et soutenir bien des assauts avant de voir se réaliser ce qui, dans une lucide vision, était apparu à ses instigateurs. Or l’homme que les Cybéléens assemblés avaient en ce moment devant eux, appartenait encore à cette époque révolutionnaire qui avait duré