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CYBÈLE

terre continentale et poursuivait avec elle de ce côté aussi une lutte féconde de civilisation et de progrès.

Mais il n’y avait pas que l’Angleterre et la France qui se fussent taillé un domaine de l’autre côté du globe. La plupart des autres peuples européens avaient su s’y faire une place, et quand donc s’ouvrirait la période du recommencement des destins terrestres de l’humanité, la vieille Europe se renouvellerait et se perpétuerait aux antipodes dans ceux de ses enfants émigrés qui survivraient au cataclysme inévitable, comme ont survécu aux précédents cataclysmes les races noire, jaune et blanche qui représentent peut-être autant de types interdiluviens.

D’abord, l’Amérique du Sud suffisait largement à perpétuer la descendance espagnole, portugaise et même italienne, car les Italiens, bien qu’un peu tard venus sur ce continent, avaient cependant su, grâce à un fort courant d’émigration longtemps soutenu, s’y créer une jolie place indépendante dans la région patagonienne englobant alors et dépassant la Terre de feu, autrefois si inhospitalière ; ailleurs les Hollandais avaient apporté un sérieux renfort à leurs frères du Transvaal, dont le territoire agrandi formait une libre enclave toujours vaillamment défendue au milieu des grands États anglo-saxons du sud africain ; les Belges de leur côté avaient colonisé quelques hauts plateaux salubres de la région cen-