Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/185

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE VII


Où l’on voit que les femmes de Cybèle sont plus en progrès encore que les hommes, et que, sans que l’amour y perde rien, Vénus aphrodite pourtant a beaucoup perdu. — L’économie sociale et la prospérité publique sont ici à la hauteur des nouveaux principes du gouvernement : Plus de trop gros capitalistes, mais aussi plus de pauvres ; plus de dette nationale, mais au contraire d’inépuisables fonds d’État se répandant comme une rosée bienfaisante partout où cette rosée est nécessaire. — Les ultra-civilisés de Cybèle, à bout de nouvelles découvertes, finissent par en retrouver une fort ancienne qui est tout simplement la nature naturelle. — L’agriculture n’est pas plus en retard que le reste ; elle a trouvé des méthodes toutes nouvelles pour multiplier les récoltes. — Le problème de la meilleure organisation sociale tient enfin sa solution qu’avaient jadis imparfaitement entrevue Fouriéristes et Saint-Simoniens.


Dans cette maison dont Marius était l’hôte depuis assez longtemps déjà, il avait eu l’occasion de connaître parmi les familiers qui la visitaient de temps à autre, une femme qui y était reçue sur le pied de la plus parfaite intimité comme si elle eût été aussi de la maison. C’était Néa, autrefois institutrice de Junie et toujours l’amie la plus chère de la jeune fille. Néa était une jeune femme d’une beauté un peu froide et sévère qui imposait plus qu’elle n’attirait, et que Marius remarqua peu les premières fois qu’il la vit, mais qui l’intéressa vivement quand il la con-