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CYBÈLE

bua pas peu à affermir dans la suite le nouvel ordre politique qu’une volonté souveraine mais presciente et bienfaisante avait su créer et imposer au moment même où il répondait à la décisive évolution des sociétés vers la paix et la fraternité universelles. Le temps ne fit d’ailleurs que prouver par le bonheur et l’union des peuples, la justesse et la hauteur des vues du glorieux arbitre de ce recommencement des destins de l’Europe.

Les efforts immenses qui de tous côtés se perdaient dans de continuels préparatifs belliqueux eurent un autre but. Des innombrables légions d’autrefois, on ne conserva plus que des cadres restreints et des troupes de police intérieure. Le travail et l’émulation prirent un élan qui fit bientôt battre son plein à toute la prospérité possible de chacun des membres de la grande famille européenne. Et ce ne fut pas seulement l’Europe, ce fut tout le continent qui bénéficia peu à peu du nouvel ordre de choses. L’essor colonial prit du même coup un caractère nouveau. Ce ne fut plus en hommes de proie que les émigrants allèrent occuper des contrées encore barbares. Ce fut en protecteur, en moniteur des races inférieures ou attardées que l’Européen régénéré s’imposa, par le seul ascendant de sa supériorité et de sa civilisation, aux destinées du reste du monde. Ce n’était plus le temps d’un soi-disant anti-esclavagisme dissimulant