Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/227

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
229
CYBÈLE

L’Afrique était d’ailleurs la plus transformée des cinq parties du monde avec sa nouvelle population composée de trois principales races d’hommes : au nord et au sud et se rejoignant presqu’à l’est et à l’ouest par l’occupation du littoral, régnait la race blanche ; au centre, dans toute la région torride, se voyait toujours la pure race nègre ; et entre ces deux différents domaines, dans une extension représentant la plus vaste partie du continent africain, il se formait petit à petit une race mixte de métis à laquelle les siècles devaient par la suite donner la fusion et l’unité d’une race bien distincte appropriée au climat et réunissant à la fois les aptitudes et les qualités des blancs et des noirs.

Mais où Marius revenait toujours de préférence se complaire de longs moments, c’était dans cette édifiante géographie politique du vieux monde qui lui montrait une Europe répartie conformément à ses véritables nationalités, débordant même hors de chez elle par la Russie asiatique, par un Maroc espagnol, une Tripolitaine italienne, une Égypte hellénisante comme au temps des Ptolémées ; enfin une Algérie de plus en plus française, cette Algérie qui se préparait à devenir la France nouvelle, et où le sort l’avait jeté, lui, Marius, ce qui le ramenait à songer mélancoliquement à sa situation d’exilé de l’espace et du temps, et à soupirer au souvenir