Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
254
CYBÈLE

séparer lorsque tout à coup s’élevèrent en même temps de plusieurs points de l’horizon, de prodigieuses gerbes de vive lumière qui arrachèrent Marius une involontaire exclamation. L’explication du phénomène ne se fit pas attendre :

— Tiens voilà le sémaphore lumineux qui va parler, dit Namo. Avec qui donc correspondons-nous en ce moment ?

— Avec Jupiter sans doute, répondit Alcor en désignant la brillante planète qui se montrait presque au zénith.

Et le spectacle commencé devint de plus en plus étonnant par les étranges figures que dessinèrent successivement les immenses traits de feu qui tantôt se croisaient, tantôt s’écartaient ou semblaient s’arcbouter dans les hauteurs du ciel, spectacle toujours varié qui dura plus d’une heure.

Par quelle série de tâtonnements, d’essais infructueux avait-on passé avant de pouvoir échanger des signes intelligibles d’un monde à un autre ? Cela avait été fort long, mais après avoir répété de part et d’autre les mêmes traits simples une croix, un triangle, un tracé géométrique et s’être par cela seul prouvé l’existence dans chaque planète d’êtres intelligents et disposant de grands moyens scientifiques, on en était arrivé à des tentatives plus compliquées, par exemple à dessiner des contours repré-