Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/265

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
267
CYBÈLE

porter à quelque sujet de grand intérêt, car de tous côtés on vit les têtes s’agiter, puis les conversations s’élever et s’animer dans tous les groupes. Cela commençait ainsi : Doré solsilasi domi solsilaré etc., mots compris des gens de tout idiome, car un pareil service ne pouvait s’attarder à des traductions, et il employait une langue internationale universellement connue et d’un mécanisme si simplifié avec les sept notes de la musique pour tout élément, qu’aucune autre tentative du même genre, y compris le volapük, n’avait jamais pu faire mieux. Et c’était pourtant une invention fort ancienne qu’on attribuait à un Français nommé François Sudre. Voici ce que disait l’émouvante dépêche : « Une dizaine d’individus de la vallée sainte des Patagons parcourent en ce moment la ville de Magellan dont toute la population est en émoi et va pouvoir témoigner irrécusablement de la réalité du fait qu’ont avancé à diverses reprises nos correspondants ; c’est-à-dire que nous assistons à l’apparition d’une race nouvelle d’hommes extraordinaires. Les mêmes caractères déjà signalés et que présentent uniformément tous ces individus, excluent sans conteste la supposition d’un unique phénomène individuel comme on l’avait cru tout d’abord ».

Le bruit avait couru en effet que des hommes ab-