Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/269

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
271
CYBÈLE

de l’extrémité méridionale des Andes, vallée qui prit plus tard dans le pays le nom de Vallée sainte, et l’on vit peu à peu ces enthousiastes de la perfection s’isoler chaque jour davantage du reste des vivants, se suffire à eux-mêmes par la culture de leur domaine, entretenant par le travail la vigueur du corps, tandis que le reste de leur temps était consacré aux plus hautes études et aux plus saintes pratiques de l’idéal religieux, former enfin un petit peuple à part que les populations d’ailleurs clairsemées des alentours s’habituèrent à laisser dans leur isolement absolu, et à oublier même jusqu’à l’époque présente où quelques-uns des rejetons transformés de ces premiers zélateurs de la perfection, se sont avisés enfin de descendre de leurs montagnes et d’explorer en curieux le bas pays que jusqu’alors ils s’étaient contentés de contempler du haut de leurs rochers. Que des caractères particuliers, des développements nouveaux se fussent fixés dans les générations sous l’action séculaire d’un milieu salubre et d’un entraînement moral intense, cela rentrait dans les voies ordinaires de la nature. Toutes les races humaines n’ont-elles pas eu leurs commencements ? Tels ces Ariens des temps préhistoriques, ces futurs Indo-Européens dont le foyer originaire se restreignait aux hauts plateaux de l’Altaï d’Asie et à qui l’avenir réservait la domination et la conquête du monde entier.