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CYBÈLE

plus grande que d’habitude. La mère et la fille après s’être embrassées dès le réveil avec une tendre effusion se mirent à leur toilette, ce qui en un tel jour n’était pas une petite affaire. En ces grandes circonstances on a beau avoir été prévoyantes, il y a toujours au dernier moment quelque imprévu auquel il faut parer et le temps s’écoule, et l’on tremble de n’être pas prêtes pour l’heure solennelle. Heureusement des amies actives étaient accourues à l’aide de ces dames, à commencer par mademoiselle Renée, l’institutrice d’autrefois et la fidèle compagne de toujours. Quant à Numa qui se sentait de trop au milieu de tout ce va-et-vient féminin, il sortit fumer une cigarette en faisant le grand tour par les rues de sa chère petite ville natale, pour se rendre ensuite chez son ami Marius où il était précisément attendu avec grande impatience par Martine qui n’en revenait pas du dérangement d’habitudes et des incohérences de langage de son jeune maître. Encore tout émue elle fit part à l’ami de Marius de ce qui venait d’arriver et de la vague crainte dont elle ne pouvait se défendre.

— Pour sûr, monsieur Marius a quelque chose, répétait sans cesse l’excellente femme.

Mais elle se tut aussitôt en entendant s’ouvrir une porte et descendre précipitamment celui de qui elle parlait. Le jeune homme était déjà tout habillé