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CYBÈLE

et mourait-il à la peine ? Pour Juda. Pour qui architectes et maçons bâtissaient-ils tant de beaux immeubles ? Pour Juda. Le second demi-siècle ne s’était pas écoulé que toute l’Algérie était à Juda. Heureusement enfin, quelques justes lois de salut public et un peu de fermeté eurent bientôt raison de l’éternelle race parasite et dissolvante qui partout et toujours a obligé les peuples à des mesures d’exception.

Depuis lors, Alger reprit le cours glorieux de ses destinées et ne cessa de croître en force et en richesse. De siècle en siècle, la grande ville africaine doublait d’importance, au point que, devenue la seconde capitale de la double France aux deux rivages, il finit par venir un temps où la même raison qui avait favorisé Marseille au détriment de Paris, reporta jusque sur la rive algérienne la capitale d’une nation qui ne se maintenait à son rang qu’en descendant toujours plus au sud. C’est ce qui advint nécessairement lorsque, non seulement la rigueur de la température, mais encore l’envahissement graduel par la mer de toutes les plaines du continent, apporta la ruine dans tant de riches contrées. L’orgueilleuse Marseille elle-même finit par être atteinte. À chaque siècle il fallait bâtir plus haut, et toujours surélever les murailles qui la défendaient contre les flots de plus en plus enva-