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CYBÈLE

divan, montrant une visible satisfaction de la tournure et de la bonne mine que présentait le terrien transformé en cybéléen.

— Pour aujourd’hui, mon cher Marius, je crois que nous ferons bien de laisser notre ami Namo dans l’intimité de la famille. Puisque vous voilà prêt nous irons, si vous le voulez, dîner en ville et nous trouverons ensuite aisément l’emploi du reste de la journée.

Ils sortirent et après quelque temps de promenade par ces rues si animées, si luxueuses, au milieu de ces passants de bonne prestance qu’on eût dit être tous des gens heureux et fortunés, ils s’attablèrent dans un restaurant public d’engageant aspect où les mets qu’on leur servit furent trouvés d’autant meilleurs qu’ils étaient assaisonnés d’un excellent appétit. Les noms des plats n’étaient plus les mêmes qu’autrefois, mais la cuisine n’avait pas en somme beaucoup varié. Les progrès réalisés jadis par la vieille cuisine française étaient de ceux qui ne peuvent que déchoir et revenir en arrière quand on prétend les perfectionner encore.

— Croirait-on jamais, disait Marius, à nous voir comme cela attablés ensemble, si peu différents dans nos personnes, qu’un aussi énorme intervalle de temps sépare nos générations respectives ? Certes, bien que fraîchement débarqué, j’ai pu déjà