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II

une vadrouille


Il ne restait pas une place de libre, au Cancan. Autour des tables de marbre, sur les banquettes et sur les chaises, des femmes, le regard perdu, et des étudiants, fumant des pipes et buvant des bocks, se tenaient pressés. Une fumée âcre, remplissant l’espace libre, se mêlait, en spirales capricieuses, aux odeurs méphitiques des consommations et des tabacs.

Dans ce brouillard, des gens à moitié ivres entraient et sortaient sans relâche, échangeant avec les premiers occupants des poignées de main et des engueulements fraternels, demeurant parfois plantés debout, à leur aise comme s’ils eussent été au milieu du Champ-de-Mars. Entre ces gêneurs, les femmes se glissaient, agiles, portant des verres, attentives aux mouvements brusques