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hara-kiri

Était-elle gentille, hein ? Le petit garçon aussi. Seulement, lui, il restait encore à la campagne. Elle demeurait même très perplexe à son sujet. Dans quelle pension le mettrait-elle ? C’était bon, tout de même, d’avoir ses enfants autour de soi.

Elle s’attendrissait.

À l’autre extrémité de la salle, près de la vitrine vert pâle, une mignonne fille se trouvait seule. Elle était brune, grassouillette, jolie, avec des tons de chairs mats. Ses bottines mordorées élevées sur de hauts talons, l’échancrure semblable à une échelle laissant apercevoir, entre les barrettes piquées de rose, des bouffées de satin bleu, s’appuyaient sur la chaise opposée, par-dessous la table. Les jupons, richement brodés, faisaient une tache blanche sous les teintes chatoyantes d’une robe pompadour aux reflets pareils à des élytres d’insectes brillants. Le corsage, moulant un corps bien fait, avec des rondeurs fermes de seins tentateurs, se terminait, au sommet, par une ruche Henri III en dentelles fines, au travers de laquelle une peau savoureuse, excitante, s’apercevait vaguement. Le chapeau disparaissait sous une écharpe aux couleurs éclatantes.

Renversée sur le dossier de la banquette, la jeune femme lisait un livre gris de bibliothèque à deux sous, avec un cartonnage sombre, des pages jaunies et des caractères larges. Sur la robe, en-