Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/102

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propriétaire en eussent eu le moindre vent.


À quelques jours de là, rentrant chez moi tout à fait à l’improviste, je trouvai, relativement peu vêtus, Marie et une manière de grand Égyptien malpropre, que je reconnus pour un ânier de la rue du Caire[1].

Marie ne se déconcerta pas.

— Monsieur, me dit-elle, en montrant le sale Oriental, est jardinier dans son pays. Je l’ai prié de venir voir notre palmier pour qu’il nous donne quelques conseils sur la manière de l’entretenir.

J’invitai poliment le fils des Pyramides à aller soigner des monocotylédones en d’autres parages.

Un regard, muet reproche, foudroya l’inconstante.

— Tu ne me crois pas, chéri ?

— …

— C’est pourtant comme ça… Et puis, tu m’embêtes avec tes jalousies continuelles.

  1. Cette histoire se passait au moment de l’Exposition universelle de 1889.