Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/20

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Au matin, vous ne pouvez pas vous faire une idée des cris remplissant la maison. La cuisinière, dans un langage malveillant, trivial et tumultueux, annonçait à tous la fuite de Ferdinand.

— Madame ! madame ! Ferdinand qui a fichu le camp !

Cinq minutes après, une nouvelle découverte la jeta hors d’elle-même :

— Madame ! madame ! Imaginez-vous qu’avant de partir, ce cochon-là a boulotté tous les petits pois qu’on devait lui mettre avec !

Je reconnaissais bien, à ce trait, mon vieux Ferdinand.


Qu’a-t-il pu devenir, par la suite ?

Peut-être a-t-il appliqué au mal les merveilleuses facultés dont la nature, alma parens, s’était plu à le gratifier.

Qu’importe ? Le souvenir de Ferdinand me restera toujours comme celui d’un rude lapin.

Et à vous aussi, j’espère !