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noces bourgeoises avec la jeune épousée rougissante, le mari bien frisé, le papa sanguin, la grosse maman en soie noire, la demoiselle d’honneur héliotrope, le garçon d’honneur mal à l’aise en son inhabituelle redingote, le militaire (jamais de noce à Paris sans un militaire, parfois caporal).

Les chapeaux hauts de forme des noces bourgeoises ne recelaient plus aucun mystère pour Vincent. Petits chapeaux à grands bords, grands chapeaux à petits bords, troncs de cône, cylindres, hyperboloïdes, il les connaissait tous et se trouvait ainsi le seul homme de France qui pût écrire un essai sérieux sur le Haut de forme à travers les âges.

Desflemmes adorait les noces ; il les suivait jusqu’à l’église, entrait dans le saint lieu, pénétrait même jusque dans la sacristie et assistait, à la faveur du brouhaha, aux petites scènes touchanto-comiques qui sont l’apanage des cérémonies nuptiales.

À force d’assister à cette orgie de noces, Vincent avait fini par remarquer un monsieur aussi amateur que lui de fêtes hyménéen-