Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/204

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sont pas moins un enseignement fructueux. La science a de ces exigences, mon oncle !

C’est ainsi que je décidai mon austère parent à m’offrir des consommations variées dans les endroits drôles de l’Exposition. Je connaissais la Galerie des Machines et j’avais assez vu les maîtres-autels rétrospectifs.


— J’achète des tickets !

Un jour, je lui montrai la grande fille aux yeux plus grands encore, qui proposait d’acheter tant de tickets et qui en achetait si peu.

Mon oncle eut presque un accès !

— Comment ! s’écria-t-il, c’est toi, toi que j’ai connu dans le temps presque raisonnable, c’est toi qui jettes les yeux sur de telles créatures ! C’est à croire que tu as une perversion du sens génésiaque.

Génésiaque était dur ? Je n’insistai pas.


— J’achète des tickets !

Comme toute chose d’ici-bas, l’Exposition universelle de 1889 eut une fin, et je ne revis plus ma commerçante aux yeux.