Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/254

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C’est égal, dorénavant, je me méfiai des nains et, pour utiliser le local que j’avais loué, je me procurai un géant japonais.

Vous rappelez-vous le géant japonais de 1878 ? Eh bien ! c’est moi qui le montrais. Mon géant japonais ne ressemblait en rien à mon nain anglais.

D’une taille plus élevée, il était bon, serviable et chaste.

Ou, du moins, il semblait doué de ces qualités. J’ai raison de dire il semblait, car, à la suite de peu de jours, je fis une découverte qui me terrassa.

Un soir, rentrant inopinément dans la chambre de Camille (oui, c’est bien Camille, je me souviens), je trouvai, jonchant le sol, l’orientale défroque de mon géant, et dans le lit Camille… devinez avec qui !

Inutile de chercher, vous ne trouveriez jamais.

Camille, avec mon ancien nain !

C’était mon espèce de petit cochon de nain anglais, qui n’avait trouvé rien de mieux, pour rester près de Camille, que de se déguiser en géant japonais.