Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/26

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Dès l’aube, tout le monde était prêt, et la petite cavalcade se mettait en route. Un temps superbe !

— Jolie journée ! fit Raoul en caressant l’encolure de son cheval.

En disant jolie journée, Raoul ne croyait pas si bien dire, car pour une jolie journée, ce fut une jolie journée.

On arriva à Saint-Cloud sans encombre, mais avec un appétit ! Un appétit d’artilleur qui rêve que ses obus sont en mortadelle !

Très en fonds ce jour-là, Raoul offrit à ses hommes un plantureux déjeuner à la Caboche verte. Tout en fumant un bon cigare, on prit un bon café et un bon pousse-café, suivi lui-même de quelques autres bons pousse-café, et on était très rouge quand on songea à se faire livrer la pièce en question.

— Ne nous mettons pas en retard, remarqua Raoul.


Je crois avoir observé plus haut qu’il faisait une jolie journée ; or, une jolie journée ne va pas sans un peu de chaleur, et la chaleur est bien connue pour donner soif à la