Page:Allais - À se tordre - histoires chatnoiresques.djvu/307

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je lui vouai sur l’heure la plus ardente des flammes.

(Ne froncez pas votre sourcil, Hélène, à ce lointain souvenir. Vous savez bien que je n’aime que vous. D’ailleurs, vous verrez par la suite que mes relations avec la frêle jeune fille demeurèrent des moins effectives.)

La frêle jeune fille (ai-je dit qu’elle était frêle ?) s’appelait Prudence.

Elle ne mit aucune mauvaise grâce à déclarer qu’elle me trouvait assez conforme à son genre d’idéal, et nous voilà les meilleurs amis du monde.

Fort avant dans la nuit et après avoir dansé, tels des perdus, je reconduisis Prudence chez sa maman.

Mais elle avait mon adresse, et mille fois par jour, elle passait et repassait devant mon magasin.

Moi, je me sentais bien content, bien content.

Le dimanche suivant, c’était convenu, Prudence devait couronner ma flamme.

Mais le fameux dimanche suivant, au moment où j’allais sortir, après avoir mis ma