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voyer une petite allocution sur l’union des peuples, déclarant qu’il était résolument décidé à garder une attitude pacifique aussi bien avec les Batignolles qu’avec La Chapelle et Ménilmontant.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

J’ai dit plus haut que ma chambre porte le numéro 80. Elle est donc voisine du 81.

Depuis quelques jours, le 81 était vacant.

Un soir, en rentrant, je constatai que, de nouveau, j’avais un voisin, ou plutôt une voisine.

Ma voisine était-elle jolie ? Je l’ignorais, mais ce que je pouvais affirmer, c’est qu’elle chantait adorablement. (Les cloisons de l’hôtel sont composées, je crois, de simple pelure d’oignon.)

Elle devait être jeune, car le timbre de sa voix était d’une fraîcheur délicieuse, avec quelque chose, dans les notes graves, d’étrange et de profondément troublant.

Ce qu’elle chantait, c’était une simple et vieille mélodie américaine, comme il en est de si exquises.