Page:Allais - Le Bec en l’air.djvu/157

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nable vieux bouquiniste de la rue Saint-Séverin qui se chargeait, du même coup, de me vendre le Larousse et de me trouver un acheteur le lendemain même.

J’aimais assez cette simplication transactionnelle.

Or, il arriva qu’un jour j’achetai un Larousse chez ce sordide vieillard, que je lui signai immédiatement ses vingt billets, et qu’il me livra illico le gros ballot de forte toile où s’enfermait le Larousse.

J’avais, en outre, sa parole que mon acquisition trouverait preneur le lendemain ou, au plus tard, le surlendemain.

Le soir même, comme je parlais de l’affaire devant des amis, un étudiant riche me proposa de lui céder mon Larousse pour 400 fr.

Pensez si je topai ! En un clin d’œil les 400 fr. furent dans ma poche, et le ballot au