Page:Allais - Le Bec en l’air.djvu/314

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qui va se plaider jeudi prochain devant le tribunal de Pont-l’Évêque.

Rappelons brièvement les faits :

Le 27 mai 1868, une vieille fille, la demoiselle Marie Popette, mourait laissant la totalité de son petit avoir (2,300 fr. de rentes) à son perroquet, antique oiseau que lui avait jadis légué un sien vieil oncle, et auquel elle avait voué un attachement véritablement maternel (au perroquet, bien entendu.)

Comme la loi française interdit formellement de remettre argent, valeurs ou titres ès-mains d’un oiseau quelconque, les petites rentes de la vieille fille furent confiées à une bonne qu’elle avait à son service, au moment de sa mort.

Le testament, en effet, portait que la légataire jouirait de cette fortune tant que vivrait son perroquet ; après quoi, les rentes s’en retourneraient aux héritiers naturels.