Page:Allais - Le Boomerang.djvu/120

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dire, icaréenne) de ses excursions platoniques et poétiques — rêveries du soir, espoir ! — l’âme de Népomucène Le Briquetier avait gardé une foi entière en une autre âme, en l’âme de la femme !

L’âme de la femme, ce ballon idéal qui nous élève… Cet aérostat qui fait de l’homme, la bulle légère de savon irisée de tous les tons de l’arc-en-ciel d’amour, s’en allant vers les sphères resplendissantes… et patati… à moins qu’elle ne crève en l’air… et patata.

Sous ses apparences desséchées de vieil aéronaute de vingt-cinq ans, qui n’avait jajajamais navigué dans les nacelles aérostatiques, ce jeune homme cachait un être plein de foi.

Il avait foi dans l’avenir des « Chassés de lycées », de ces êtres dévoyés dès l’enfance, qui ne tablent pas sur de misérables diplômes, obtenus à la sueur du front des maîtres-répétiteurs ; mais qui, austères et graves, se fraient à travers la vie un brave petit sentier à l’américaine, d’abord, puis une large route, large comme le monde ! Go ahead. En avant !