Page:Allais - Le Boomerang.djvu/148

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est vrai, mais un vrai gentleman ne connaît que les lois de l’honneur, surtout, ainsi que cela lui semblait en être le cas, quand les lois de l’honneur ne viennent pas se mettre en travers de certains intérêts matériels.

En outre, Le Briquetier n’avait qu’à se contempler dans la glace qui décorait son armoire de pitchpin, pour être plus sûr encore de son affaire, en comparant son visage jeune et brillant, à la peau jaunâtre et tannée de son adversaire.

De plus, il avait l’avantage du « terrain déjà acquis ». Je ne sais pas si je me fais bien comprendre.

Et il le connaissait, le terrain de manœuvres.

Dans les coins, oserai-je ajouter.

Donc, il concluait à une victoire aisée et apercevait, au bout de la quinzaine d’épreuves, une somme de vingt-cinq louis honorablement gagnée en un pari, et le pari étant essentiellement œuvre de galant homme, il sentait que cette somme lui servirait, sans remords, à redorer un crédit, hélas ! bien fraîchissant.