Page:Allais - Le Captain Cap.djvu/60

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saire, je fus reçu — fort gracieusement, je dois le reconnaître — par son fils Paul et l’honorable Maurice X…, un jeune diplomate de beaucoup d’avenir.

— Le meat-land ! se récrièrent ces gentlemen. Mais rien n’est plus sérieux ! Comment ! vous ne croyez pas au meat-land ?

Je dus confesser mon scepticisme.

Ces messieurs voulurent bien me mettre au courant de la question et j’appris que le Captain Cap n’avait rien exagéré.

Aux environs d’Arthurville, existait, en pleine forêt vierge (elle était vierge alors), un énorme ravin en forme de cirque, formé par des rocs abrupts et tapissés (à l’instar de nos Alpes) de mille sortes de plantes aromatiques, thym, lavande, serpolet, laurier-sauce, etc.

Cette forêt était peuplée de cerfs, d’antilopes, de biches, de lapins, de lièvres, etc.

Or, un jour de grande chaleur et d’extrême sécheresse, le feu se mit dans ces grands bois et se propagea rapidement par toute la région.

Affolées, les malheureuses bêtes s’enfuirent et cherchèrent un abri contre le fléau.

Le ravin se trouvait là, avec ses rocs abrupts mais incombustibles. Les animaux se crurent sauvés !