Page:Allais - Pas de bile.djvu/232

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blic aux consternantes infortunes qui émaillent notre triste époque, et cela sans bourse délier. Au contraire, même, c’est de la copie toute faite. Car (à quoi bon le nier ?) nous vivons dans une bien singulière époque. O tempora ! O mores ! (et ses amis).

C’est ainsi que, ce matin même, j’ai reçu une lettre qui m’a fendu le cœur comme du bois à brûler.

Le pauvre garçon qui m’a écrit cette désolée missive me donne des détails à peine croyables et qui vous inculquent une jolie idée de la société dans laquelle nous sommes forcés de vivre.

Il n’a pas 28 ans. Ancien inspecteur de la Compagnie générale d’assurances contre les notaires du Sud de la France, il se trouve actuellement sans autres ressources qu’une misérable pension mensuelle de vingt-cinq louis que lui accorde son père,