Page:Allais - Pas de bile.djvu/238

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de lapins sur ses terres, ne s’en connaissait pas un sur la conscience.

Sa mort fut un deuil pour toute la région.

Dès qu’il fut trépassé, ses héritiers ouvrirent son testament et voici ce qu’ils lurent :


« Je ne veux être enterré ni incinéré.

» Quarante-huit heures après mon décès, qu’on mette mon corps dans une grande chaudière avec de l’eau et qu’on me fasse bouillir jusqu’à cuisson complète.

» La viande et le bouillon seront distribués à mes cochons.

» (Ayant, toute ma vie, vécu en cochon, il me sied de finir en cochon.)

» Quant à mon squelette, on lui fera subir le traitement employé dans l’industrie pour retirer le phosphore des os.

» Ce phosphore, divisé en petits mor-