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Un pareil état de choses devait finir, par épuiser les terres à un tel point qu’il n’y eût plus de culture possible, de chétives récoltes ne payant pas les légers frais faits pour les produire.

Pour obvier à ce fâcheux état de choses, on imagina la jachère. La terre produisait deux années et se reposait la troisième. Pendant cette troisième année, on ne confiait au sol aucune semence. On laissait la terre en pâturages où s’élevaient de maigres troupeaux de moutons, puis pendant l’été on préparait la terre par un labour, afin de détruire les mauvaises herbes. L’année suivante, on fumait un peu, le plus souvent on semait à blanc, puis on se reposait en attendant l’époque de la moisson. J’ai dit : on ne fumait pas ; c’est parce que le maigre cheptel entretenu, fournissait à peine la quantité, de fumier que l’on employait chaque année pour produire les légumes consommés dans la ferme.

Tel était et tel est encore aujourd’hui l’assolement triennal. Ce système de culture était un pis aller inventé par les Romains, conservé par l’implacable routine qui nie effrontément la possibilité de tout progrès. C’est, ce mode de culture que je veux attaquer, parce qu’il est la cause la plus efficiente de la ruine de notre agriculture. Mais avant de le combattre je vais en exposer les avantages, ce qu’il a fait, ce qu’il ne peut plus faire aujourd’hui.

jachère.


La jachère autrefois n’était pas une mauvaise chose.