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réfléchir là où est l’origine de toute réflexion, en disant à Dieu, comme David :

« Tu as sondé mon cœur, tu l’as visité de nuit, tu m’as examiné, tu n’as rien trouvé ; une pensée ne va point au delà de ma parole. »

La religion discipline le talent, enseigne à respecter l’aristocratie naturelle, élève la femme, guide la civilisation, et trouvait ainsi sa place là où la femme et l’aristocratie sont défendues.


CHAPITRE XL.


Entre les passions, il en est une qu’on nomme la passion, comme la première de toutes : le vent gronde, le ciel est chargé, l’ame s’est éveillée sur la terre, proportionnons la force de nos voiles à la hardiesse du voyage et des découvertes. Et nous, reportons-nous en arrière, et disons si rien peut donner ce que la passion donne : « Ô souvenir immortel de cet instant d’illusion, de délire et d’enchantement, jamais, jamais tu ne t’effaceras de notre ame ! » Vous qui l’avez connu avec sa tristesse, sa fierté, sa jalousie, ses impressions royales, vous n’y pensez jamais sans des larmes, sans le regret inconsolable qu’inspire ce qui est au dessus de tout et qu’on ne retrouvera plus. Où est l’abattement profond, l’espoir sans bornes, la joie tendre et glorieuse ; comment s’est reposé ce corps brisé, qui a consolé un cœur déchiré ? Vous vouliez mourir, vous erriez dans les campagnes, éperdu, désolé, hors de vous-même. Qui essuya vos pleurs éternels, qui calma votre raison égarée, votre désespoir auguste, votre force qui n’avait de valeur que devant Dieu couché ? Tranquille, vous avez continué de vivre, et