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bler autour de lui ses officiers, qui s’élancent au danger. Soudain le combat change ; l’ennemi désespéré a fait plier d’un côté l’armée française ; la victoire tout à coup semble vouloir échapper à nos mains : l’Empereur alors trouve un calme qu’il n’avait pas ; son humeur tombe, sa voix s’adoucit, un sourire aimable suit chaque ordre rapide qu’il donne autour de lui ; les officiers se tranquillisent ; tout est d’accord ; l’Empereur, qui va rétablir la victoire, est plus léger en portant de grandes affaires.

Il y a sans doute des différences de peuples qui font qu’une nation entière est grave, une autre, légère ; mais la gravité des gens bornés ne les mène pas plus loin que la légèreté des gens gais. Si nous prenons les hommes distingués des deux peuples, alors nous voyons chez chacun les études, la méditation, les qualités de la pensée, jointes aux traits différens qu’ils empruntent à leur pays.

Si les deux espèces d’hommes sont séparées par tant de traits, quelques autres traits aussi les lient : une élégance exquise ou une ardente ambition suivent souvent les facultés bornées. Cette femme, sans intelligence, a le langage, les manières d’une reine : elle en a les goûts et les instincts. Celui-ci souffrira des tourmens pour sa foi proscrite, aimera comme un héros, et ces hommes, inégaux par la pensée, forment enfin une seule famille sous les lois de la nature.

Nous dirons plus, et comme nous avons signalé le danger de la supériorité quand elle n’a pas d’éducation ou de vertu, ainsi nous dirons qu’une médiocrité disciplinée peut l’emporter sur le génie sans culture et sans discipline : cet homme médiocre, mais qui sent son honneur et sa fierté, refusera de baisser la tête devant ce jeune homme qui, s’annonçant pour la domination, n’a encore prouvé son énergie que par des folies. La médiocrité vertueuse est respecta-