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LIVRE VIII, CIIAP. Il,

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M. 10

Pour notre possession d’Alger, nous n’avons pas caché le prix que nous attachions à sa grandeur future. Établir dans la régence une viceroyauté y entretenir, aussi longtemps qu’il le faudra, une armée de cinquante à soixante mille hommes; planter sur la terre d’Afrique, à côté du drapeau de la conquête, le signe auguste, étendard de la civilisation du genre humain convertir pour se dispenser d’exterminer; envoyer, à l’exploration de ce monde nouveau, une colonie de savants et d’artistes ~saisir les imaginations françaises par d’immenses perspectives vivifier rapidement cette colonie naissante, en déclarant la franchise de ses ports enfin tugal, car il ne s’ensuit pas de la langueur actuelle de notre commerce avec la plupart de ces contrées, que nous eussions tort de chercher à entretenir avec elles des relations plus étendues, et que si ces relations s’établissaient, le chiffre croissant de notre commerce avec ces mêmes pays ne parvînt pas un jour à attester la justesse de nos prévisions.

« Il faut proclamer la franchise d’Alger, d’Oran, de Bone et de toutes les villes que nous occuperons sucj) cessivement à nos portes Cadix jadis, Gibraltar auN jourd’hui, au loin Dantzick, Trieste, Odessa, etc., sont » des modèles avec lesquels nous parviendrons à rivaliser sur-le-champ. Gibraltar n’est qu’un rocher, qu’une sentinelle anglaise; la franchise de son port en a fait un entrepôt considérable.

)’ Odessa n’était il y a quarante ans qu’un amas de cabanes la même mes ure lui a donné, en peu d’années, plus de cinquante mille habitants.