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DE LA MMOC&AlIH NOUVELLE.

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La bourgeoisie triomphante est pleine d’ombrages étonnée de son succès, elle a peine à y croire; toute étincelle qui sort de la cendre l’inquiète elle suppose aisément des arriére-pensées à la couronne le mot d’aristocratie lui est insupportable, et son orgueu peu éclairé se révolte à l’idée qu’elle gagnerait à ouvrir ses rangs aux fils des vaincus.

Toutefois, cet enrôlement sous les drapeaux de la société nouvelle, des jeunes héritiers de noms plus ou moins illustres, sera l’un des plus signalés services que la royauté de 1830 puisse rendre aux classes moyennes. Nous avons déjà eu soin d’avertir que, dans les hautes régions de l’ordre social, ces classes ne connaissaient point de bor~ nés, et commençaient partout, pourvu que les prétendus aînés de la famille française consentissent à ne plus servir dans nos rangs qu’en qualité de citoyens. Nous ne nous persuaderons jamais que la force des classes moyennes soit dans leur éternel divorce d’avec ce qui fut l’élite de la nation. Nous croyons à la fusion graduelle dans le sein de ces classes, d’un ordre qui ne se condamnera pas sans doute à un isolement éternel. Quel est le rejeton d’une noble famille qui ne voudra ressembler au premier de ses ancêtres, illustré, non par un brevet, ou grâce à une goutte de sang