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LIVRE XII, CHAP. XVH.

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sance peut se laisser aller au sommeil. L’émulation ne périt jamais là où l’autorité est disputée. La forme compliquée du gouvernement des classes moyennes se compose, au dedans, de tant de contre-poids, et trouve, dans les relations du dehors, tant de nuances, que rien ne saurait être plus propre à former de bons politiques.

Pourlespassions qui obscurcissent le jugement, j’y vois les aristocraties plus exposées que notre démocratie moyenne.

Le patricien, investi du pouvoir, sachant qu’il ne le doit pas à la vertu, cherche rarement à le conserver par elle il aimera mieux employer la force ou la ruse, moyens plus courts et plus commodes. L’esprit de corps sera poussé si loin chez lui, qu’il en pourra être aveuglé. Je ne sache pas que 1 entêtement du privilège soit cequ’il y a de mieux fait pour dégager la raison de tout préjugé. Si les classes régnantes dans nos sociétés renouvelées ont des passions, ce seront celles qui aiguillonnent le talent et perfectionnent le jugement l’ardeur de parvenir, le besoin de l’estime publique, la soif d’une illustration durable dans les débats du parlement et dans la conduite des affaires. En résumé, je ne vois que l’inexpérience qui soit aujourd’hui le défaut des classes moyennes, défaut qui disparaîtra dés qu’elles se seront corrigées de celui d’être jeunes.