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vienne, elle doit chercher là ces fortes et longues racines qui s’enfoncent solidement dans la terre. J’ai déjà dit et ne me lasserai point de répéter que l’exercice des professions individuelles ne suffit pas à contenter tous les penchants qui sont dans le cœur de l’homme. A une époque où le sentiment religieux ne sait où se prendre, cet instinct de grandeur et d’immortalité, qui agite confusément les esprits les plus grossiers fait naître un besoin général de mouvement, d’influence et d’action. A défaut de culte, à défaut de guerre, il faut calmer cette soif mystérieuse de tant de millions d’hommes par le mécanisme des institutions libres. Ces institutions doivent donc avoir, dans la pratique, assez d’étendue et de développement, assez de ressorts éloignés pour communiquer l’activité au plus grand nombre. Si elles étaient réduites à la représentation parlementaire qui ne comprend que les sept à huit cents membres des deux Chambres et ne met en jeu que tous les quatre ou cinq ans, et pour un seul jour, les cent quatre-vingt mille électeurs, le but ne serait pas atteint, osons le dire, il serait même tout à fait manqué.

En effet, dans un pays comme le nôtre, tra-