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ce sont des professeurs de fierté nationale. J’abonde absolument en son sens ; mais je comprends cette fierté-là à la manière du Congrès du Parler français, de Mgr Pâquet et de Paul-Émile Lamarche, et non comme l’entendent les éteignoirs qui sont en train de convaincre leurs admirateurs que l’acquisition de la langue anglaise est un fruit défendu au nom de la race et de la religion.

J.-E. Mignault.

RÉPONSE À MONSIEUR LE CHANOINE DAVID GOSSELIN,
par G. Vugh, (Le Soleil, 7 décembre 1920.)


Est-il honnête de représenter comme des anglicisateurs ceux qui veulent un peu d’anglais pour nos enfants ? — Faut-il attendre que l’enfant sache bien sa langue maternelle avant d’aborder avec lui l’étude de l’anglais ? — Qui sont ces pharmaciens de l’enseignement ?

Le Soleil, 7 décembre 1920


Monsieur le directeur,

Dans l’Action Catholique de mardi dernier monsieur le chanoine David Gosselin a publié un article sur le programme de l’école primaire. J’ai beaucoup de respect pour le chanoine, mais j’en ai encore plus pour la vérité : il est regrettable qu’il faille contredire l’un pour honorer l’autre.

Je passe sous silence son long exposé de la méthode des femmes chrétiennes pour l’enseignement de leur langue à leurs poupons, puisque monsieur le chanoine avoue lui-même qu’il enfonce une porte ouverte, et j’en viens à la conclusion qu’il en tire, « En résumé dit-il faire marcher de pair — pendant la première enfance — l’enseignement de deux langues, c’est courir deux lièvres à la fois avec les chances de succès prédites par le bonhomme LaFontaine. » En laissant entendre que c’est là ce qui se pratique dans les écoles primaires, monsieur le chanoine fait un accroc à la vérité. On l’a dit plusieurs fois déjà — mais répétons-le, puisque aux mêmes faussetés il faut opposer les mêmes dénégations — il ne s’agit nullement de mener de pair l’enseignement des deux langues. Quand un enfant arrive en deuxième année, ce qui n’a pas lieu avant l’âge de sept à huit ans, il parle déjà sa langue maternelle depuis quatre, cinq et même six ans, ce qui constitue une avance considérable sur l’autre ; de plus, il n’est pas question en deuxième année — pas plus que dans les autres