Page:Aloysius Bertrand - Gaspard de la nuit, édition 1920.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


VIII

MON BISAÏEUL


Tout dans cette chambre était encore dans le même état, si ce n’est que les tapisseries y étaient en lambeaux, et que les araignées y tissaient leurs toiles dans la poussière.
Walter Scott. — Woodstock.


Les vénérables personnages de la tapisserie gothique, remuée par le vent, se saluèrent l’un l’autre, et mon bisaïeul entra dans la chambre, — mon bisaïeul mort il y aura bientôt quatre-vingts ans !

Là, — c’est là, devant ce prie-Dieu qu’il s’agenouilla, mon bisaïeul le conseiller, baisant de sa barbe ce jaune missel étalé à l’endroit de ce ruban.

Il marmotta des oraisons tant que dura la